Rayondesoleil.org

Un forum pour les victimes d'abus et de violence

Salut, le fait d'avoir lu toutes ces histoires m'a donné envie de raconter la mienne.
J'ai 26 ans, j'ai une belle carrière, j'ai beaucoup de vrais amis, j'ai fait pleins de choses dont je suis vraiment fière.... Le problème est que j'ai une nature anxieuse, parfois j'ai des crises de paniques, et en essayant de me documenter sur ça, j'ai découvert que parmi les causes sont les violences subies pendant l'enfance... il ya 20 ans déjà, j'étais kidnappée près l'école et violée dans une foret proche de mon quartier, j'étais hospitalisée après, j'ai subi des opérations et après l'enquête policière, les interrogatoires, revenir sur les lieux du crime, l'identification des suspects, le procès, la visite des psychiatres.... C'était un vrai cauchemar!!!
Apres tout ça, ma vie s'est déroulée normalement, je voulais que ce cauchemar n'aurait pas d'influence sur mon avenir et je me suis promise que je vais réussir ma vie, d'ailleurs je pensais rarement à ça, c'est vrai que parfois il y a des flashbacks qui surgissent parfois de nulles part mais vraiment j'ai une vie heureuse grâce à ma magnifique famille.  
Mais  j'ai jamais eu un petit ami... je me rappelle la première fois qu'un garçon s'est intéresse à moi, j'avais 11 ans, lui pareil, c'était un voisin, il restait debout dans la rue pour me voir, il m'envoyait des cadeaux... ça me fait sourire maintenant mais à cette époque ça me donnait la trouille, quand je le voyais je devenais terrifiée, je lui ai jamais parlé tellement il me faisait peur... et depuis c'était toujours la même histoire qui se répète, dès qu'un mec s'intéressait à moi, j'avais peur, je l'évitais, je supportais pas les marques de tendresse de sa part, ça me dégoutait, me gênait. Je me suis alors plongée dans une grande solitude, même si je fais confiance à mes amis, je n'arrivais pas à leur faire des confidences.
Quand j'avais 20 ans, j'ai rencontré un mec génial, il était amoureux de moi, j'ai décidé de me donner une chance mais j'ai découvert que je me suis trop barricadée, je n'ai pas su comment le laisser entrer dans mon univers donc je l'ai éloigné de moi sans aucune explication, je lui ai fait beaucoup de mal.
Maintenant je suis toujours seule,  je me répète que je vais très bien et que je n'ai pas besoin d'un homme pour vivre mais parfois quand je me réveille au milieu de la nuit à cause d'un cauchemar, j'ai envie d'avoir quelqu'un à mes cotés pour me serrer contre lui et me rassurer.
Je me rends compte maintenant que je me suis enfermée dans une bulle où j'ai laissé dehors toute chose susceptible de me faire du mal et par conséquent je suis passé à coté de beaucoup de belles choses... J'ai réalisé qu'il ya encore en moi des blessures qui ne sont pas encore cicatrisées, j'ai lu dans un article qu'on ne guérit jamais d'un viol, ça laisse trop de séquelles... peut être que c'est vrai...

BONJOUR FATMA

BIENvenue dans le site.
je pense que tu as recu un très grand choc psychologique quand tu étais enfant et c'est ce qui t'empeche d'avoir une relation amoureuse... as tu été suivie quand tu étais enfant ?
je pense que tu as besoin de voir un psychologue pour t'aider à parler de tes angoisses et ce que tu ressens au fond de toi meme afin de pouvoir te libérer et apprendre à vivre une relation amoureuse dans tous les sens du terme....
j'ai été violée à 5 ans et demi, et j'ai eu quelques problèmes moi aussi...
le faite d'avoir été suivie psychologiquement m'a permise de me reconstruire et comprendre mes angoisses...
tu es jeunes, et tu as le droit au bonheur....
Je t'envoie une pensée amicale
bon courage pour la suite
coraline

Tout d'abord, bienvenue sur le site. Tu as subi un terrible traumatisme enfant, c'est normal que tu en subisses encore les consequences. Par-contre, tu peux guerir. Tu auras toujours quelques cicatrices sous la forme de souvenirs douloureux, d'un sentiment de deja vu lorsque que tu entends parler d'un abus, quelques consequences, mais tu peux guerir, reussir a vivre une vie normale. Ce n'est pas facile. Tu dois commencer par faire face a ton douloureux passe.

En as-tu parler a quelqu'un avant de venir sur ce site?

N'hesite pas a dire tout se qui te passe par la tete, si ca ne va pas, etc.
Alex.

merci Coraline, merci Alexandra, c'est reconfortant de lire vos réponses, ça me fait du bien de parler sur ce forum, merci infiniment pour l'écoute :)
en fait j'étais suivie par un psy mais c'était juste après l'accident, meme si qu'à 6 ans je comprenais pa vraiment ce qui c'était passé.
après j'ai jamais parlé de ça à personne surtout que ma famille a tout fait pour enterrer l'histoire.
il y a 4 ans je suis allée voir un psy mais j'ai pas reussi à lui parler de l'accident, après j'ai vu un autre, j'ai reussi avec un grand effort à prononcer le mot viol au cours d'une conversation banale sur mes études, il m'a dit à la fin de la séance qu'on va décortiquer l'histoire de ce viol, je sais pas pkoi mais ça m'a fait peur, je m'étais enfuie j'ai pa revu le psy depuis...  je me sens pas prete pour faire face à ça.
et pour mes relations amoureuses je pense que j'ai pas encore rencontré la bonne personne, donc il ya pas de problemes pour le moment.

Bonjour Fatma,

Tu es encore jeune et si tu prends conscience que tu t'aies baricadé face aux hommes qui t'ont montré de la tendresse, c'est que tu commences à être prête à changer ça.
Tu parles des psys que tu as vus, au masculin. C'étaient des hommes? Est-ce que ce ne serait pas plus facile, si c'était une femme?
Moi, je sais que je n'ai pas surmonté certaines angoisses liées au viol que j'ai subi quand j'avais neuf ans et j'ai extrêmement peur de me retrouver dans une pièce seule avec un homme que je ne connais pas et qui peut avoir un certain pouvoir sur moi. Avec une femme, c'est pas toujours évident, mais c'est plus facile.
Quand, j'ai commencé ma psychothérapie, pendant deux ans, je n'ai presque jamais abordé le problème du viol de front, même si je savais que je me faisais soigner à cause de ce traumatisme, mais je n'étais pas prête. Je parlais de ma famille, de mes relations avec les autres, de mes peurs... Et ça m'a servi à aller mieux, à aller vers les autres. Au bout de deux ans, j'ai pu commencer à parler d'abus sexuel, sans prononcer le mot de viol. J'ai réussis à construire une relation amoureuse de confiance (avant, je n'y arrivais pas.) 5 ans après, je peux enfin affronter le viol, les problèmes liés à la sexualité...

Tu n'es jamais obligé de répondre aux questions d'un psy, si tu n'es pas prête. Elles sont là à titre indicatif, pour t'aider. Tu es libre de choisir de quoi tu peux et veux parler.

Isabelle

bonjour Fatma

il est toujours difficile de parler de son histoire.... Je pense qu'il est important que tu retournes voir le psy  (le dernier) et que tu lui expliques le pourquoi , tu n'es pas revenue car tu as eu peur de mettre des mots sur ta souffrance et que certains mots sont difficiles à dire.... SI tu n'arrives pas à le dire oralement, tu peux le faire par écrits, c'est un moyen comme un autre pour avancer dans la psychothérapie...
En ce qui me concerne, j'ai mis plusieurs mois, avant de raconter l'épisode de mon viol (enfermée dans une cave) au psy.... ca a commencé par les mots "attouchements" puis "enfermer" puis" pleins d'autres mots.... Je me suis mise à pleurer, et ca m'a fait un bien fou, de pouvoir partager ce secret (je ne les jamais dis à mes parents .....)
je me suis sentie délivrer d'un poids lourds ....
C'était juste pour te dire que tu ne dois pas te décourager fatma.
Amicalement
Coraline

merci pour vos conseils, peut etre que je vais revoir le dernier psy que j'aimais bien ou bien consulter une psy femme, mais je sais pas encore, je me sens confuse... une partie en moi veut que je fait face à tout ça alors qu'une autre veut que je laisse les choses comme elles le sont mnt, paske je sais  que le fait d'affronter le passé va perturber ma vie tranquille,
tout ce que j'ai fait pdant 20 ans c'est fuir, je chassais toute pensée  relative à l'accident, j'évitais tout ce que me le rappellait, meme parfois je me faisais croire que ce n'était pas réel, que c'était juste un cauchemar, je sais que c'est  une solution lache mais c t tout ce que g trouvé pour pouvoir  continuer, je suis  pas très courageuse...
toutes les histoires racontées ici m'ont fait bcp de peine mais c'est bien de voir que bcp ont surpassé  ça,
je veux poser des questions à Miralèle et à toutes celles qui vivent en couples; eske il faut parler au partenaire du passé? et dans ce cas eske son regard change ou bien son comportement? comment il accepte ça? il ya des hommes qui ne sont pas compréhensifs... j'aime bien lire vos temoignages sur ce point

Bonjour Fatma,
Je ne te donne que mon humble avis et ce n'est pas sûr que j'aie raison.
Ce n'est pas le traumatisme ni ce qu'on a vécu qui les gêne.
Beaucoup d'homme en effet ne comprennent pas qu'on ait besoin d'une thérapie. Ils pensent qu'ils peuvent remplacer un psy. Je ne crois pas qu'il puissent.
Je pense qu'il faut pouvoir en parler, ceci permet aussi d'expliquer certains de nos comportements. Il faut réussir à leur expliquer qu'on a besoin d'un thérapeute, que c'est difficile pour nous et qu'on apprécie qu'ils nous aident aussi. On peut dire aussi et c'est la verité que c'est dans l'intérêt du couple.
Bon courage.

Ps : J'attends aussi le témoignage des autres.
«Quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure façon d'aller de l'avant.»
[ Paulo Coelho ]
Noixette sur docti.

salut à tous, ça fait longtemps que je me suis pas connectée sur le site, quand j'ai envie de ne plus penser au passé, j'évite tout ce qui peut me le rappeler...
aucun changement depuis le mois de mai, j'ai vu aucun psy, j'ai parlé avec personne
j'ai passé qcq mois sans y penser, mais récemment j'ai fait un terrible cauchemar qui a fait resurgir tant de peine,
j'ai vu en reve que ma nièce (elle  a 7 ans) était en train d'etre violée, elle était nue couverte de sang et elle pleurait, c'était elle, son visage était clair  mais c'est comme si c 'était moi, deja les memes circonstances de mon viol, je me suis réveillée en pleine nuit je pouvais plus respirer, je suffocais... c'était terrible!!
pkoi j'arrive pas tout simplement à oublier?

tu voudrais bien oublier , mais la vie demande à ce que on lui fasse face et cherchera toujours un moyen de te guérir donc de te ramener à ce que tu as mis de coté, un temps bien légitime, pour te protéger . un jour on devient assez mûr , assez fort pour prendre son histoire en main, alors je te souhaite toute la puissance que tu as déjà dégagée mais au service de ce drame vécu, qui demande juste à être soigné, considéré, puis tu iras bien au delà.
j'ai envie de te dire : n'aies pas peur , fais confiance , rien de pire rien de semblable comme souffrance ne t'arrivera jamais plus , regarde juste cette petite fille , qui attend que tu t'occupes un peu d'elle , non ?
heureux les coeurs purs ... ce long chemin

Salut,

C'est possible d'oublier de temps, de le mettre de cote, mais ca ne resout pas le probleme. Je te conseille vivement d'affronter le probleme et la douleur qui va avec. Sa fait mal de faire face a la verite, mais c'est le seul moyen de guerir. Tu devrais ou retourner chez ton ancien psy ou essayer de trouver une femme psy.

Autrement, je te conseille vivement de parler de ton passe avec un homme si tu tiens a cette personne et que c'est une relation serieuse. C'est impossible de se mettre completement a la place d'une victime, de comprendre tout, mais ca sera plus facile pour une personne qui t'aime de comprendre tes reactions un peu bizarre parfois.
Alex.

j'ai fait comme toi au début fatma j'ai mis le problème de coté m'isolant de tout l'ignorant et vivre "comme si de rien n'était" mais c'est pas vivable ....il faut affronter ces dur moments meme si ça nous fait mal parce que malgré tout on se fait plus de mal encore en ignorant les faits
oublier on ne le pourra pas
vivre avec meme si c'est un long parcours difficile et usant c'est possible
courage a toi et gros bisous
bisous chapounette
la vie malgré tout

d'habitude, qd je ne me sens pas bien je trouve tjrs un moyen pour me remonter le moral, mais cette fois je n'y arrive pas... je me sens tellement fatiguée, épuisée...
je dors bcp, je mange trop, le matin je me reveille difficilement, generalement après midi sans aucune energie, je vois à peine mes parents, j'evite mes amis, j'ai pas la moindre envie de sortir, je travaille à la maison, c'est meme devenu pénible j'arrive plus à me concentrer, je passe mon temps soit à regarder des séries débiles à la télé soit à repenser à toutes les mauvaises choses dans ma vie, j'imagine des sénarios différents et  comment je serais si les choses s'étaient passées différemment
je sais que c'est le début d'un autre épisode de depression
bientot j'aurai 27 ans, normalement je suis adulte mnt mais j'arrive pas à gérer ma vie comme il le faut, je donne l'impression que je suis une personne forte, heureuse sans soucis qui a reussi ds pleins de choses mais ce n'est pas vraiment moi, personne ne me connais vraiment, je me sens si seule
je n'ai plus de confiance en moi, je me deteste d'etre aussi faible, de me laisser aller et de ne pas avoir assez de courage pour prendre ma vie en main et affronter mes angoisses et mes peurs

chère Fatma , c'est bien que tu puisses dire tout ça . Affronter ou faire place à cette partie sombre et bléssée de soi même ...
on a l'impression de subir au début, et moi aussi je me suis goinfrée de tout tant ma douleur de vivre faisait craquer ma coquille !
mais c'est aussi une bonne nouvelle si tu peux le voir, le partager et si qql pouvait t'accueillir enfin dans ce lieu retranché de toi . si tu voulais faire la démarche de demander du soutien (et je sais à quel point c'est extrèmement difficile) en thérapie et demander à ce que l'on ne te brusque pas ... alors tu pourras te relèver peu à peu et apprendre aussi bcp de Toi .
ce que l'on t'a fait est inadmissible , et engendre une telle somme de peine de terreur de colère c'est normal , et même necessaire je crois de devoir un jour ressortir celà de toi et t'en libérer !
Alors bonne chance , tu le mérites et est une si belle personne  (tu peux compter sur "elle"mais accepte si tu peux de l'aider)  :roll:
trés sincèrement avec toi ,        ps: un livre clé : Panser l'impensable de F Amblard... :D
heureux les coeurs purs ... ce long chemin

je te souhaite plein de courage, oui ce n'es pas evident de paraître forte quand on es affaiblis et qu'on a du mal de se concentrer sur quoi que ce soit, cela me parait normal que tu es du mal a gerer ta vie adulte avec le passer que tu a eu, courage tu va t'en sortir, je pense bcp a toi.
amicalement panthéonne
La douleur et la souffrance sont des croix personnelles. On est toujours seul à les porter.