Rayondesoleil.org

Un forum pour les victimes d'abus et de violence

Bonjour, comme je suis perdu depuis qq mois, ma psy m'a conseillé de venir dans ce genre de forum pour partager mon expérience et la votre pour comprendre certaines choses... Je suis vraiment perdu : je ne sais plus ce que je suis, qui je suis, ce que j'aime et qui j'aime. Je ne sais pas ce que je fais sur cette terre. Sans rentrer dans les détails, voici une partie de mon histoire :

Ma mère souffrait d'un trouble psychique important qui lui a fait faire des actes monstrueux et parmi eux, le vol de l'innocence de son propre enfant, moi.

J'ai toujours eu peur de ma mère, et je savais, dès mon plus jeune âge, que je devais faire attention à ma vie en réfléchissant à ce que je devais dire, faire ou regarder. Personne n'a jamais rien vu, personne ne m'a jamais aidé malgré les appels au secours que j'ai pu lancer, personne ne m'a jamais pris au sérieux en étant petit. J'ai raconté une partie de mon secret à quelques personnes de mon entourage, mais personne n'a réagi, je ne sais toujours pas pourquoi. Ma mère était folle, alcoolique, violente physiquement et psychologiquement.... Quoi qu'il en soit, je me suis construit bien que mal après la mort de ma mère. Mais, je suis devenu obèse, je me suis replié sur moi même, et je en sais pas pourquoi, mais j'ai toujours été le bouc-émissaire de mes camarades de collège et lycée. Mon envie de mourir à mon tour est arrivée là, je pense, mais avant de partir, je voulais prouver au monde que malgré tout ce qui m'était arrivé, je devais me battre dans les études et faire que ma petite sœur soit heureuse.

A 24 ans, j'ai parvenu à obtenir mon concours de prof et ma vie, même si j'étais toujours bien seul, tournait autour de mon père et ma sœur (fiancée à quelqu'un de génial, qui ne m'a jamais jugé). Mais, pendant un stage en maternelle lors de ma formation après le concours, une prof d'iufm est venu remettre mon travail en cause (ce qui était normal) ainsi que mon physique (trop gros pour faire une séance de danse, pour résumer) et ma personnalité (tantôt méchant, gentil, bref, dépressif et pas fait pour ce métier). C'était la première fois de ma vie qu'on me disait que j'étais méchant... J'ai tout de suite pensé que j'étais comme ma mère et je me suis senti humilié. Cette humiliation avait un goût de déjà-vu et je me sentais mal à l'aise... Dès la première nuit qui a suivi cet échange, j'ai commencé à avoir des terreurs nocturnes : je rêvais que j'avais chaud, que j'étais dans une pièce noire, que j'étais effrayé et que j'avais peur. Je n'y voyais rien, simplement que j'étais mal à l'aise...
A partir de ce moment là, j'ai commencé à perdre du poids (j'en avais besoin) mais ça en est devenu inquiétant et ces cauchemars sans se préciser continuaient à hanter mes nuits. De janvier à août 2008 j'ai perdu 50 kg. C'est fin Août que les premières vraies images se sont dévoilées. J'étais dans la chambre de mes parents, ma mère était dans la pièce, nue, moi également, et j'avais peur. J'ai deviné très vite que ça n'était pas un cauchemar. J'avais dû être victime d'un truc, mais je n'en avais aucun souvenir. J'ai commencé à accélérer ma sous-alimentation et je suis devenu anorexique à ce moment là. Le 1er octobre, mon grand-père maternel est mort : c'était celui qui avait du mal à ma mère mais pour elle aussi, personne n'avait agi. Sa fille en est devenue folle, victime et coupable du même délit ou crime : l'inceste. Tout est devenu clair à ce moment là. J'ai dû prendre des anxiolitiques et antidépresseurs en masse car je ne pouvais plus rien gérer : je voulais tout simplement mourir ! On avait volé mon innocence et le seul qui aurait pu m'expliquer pourquoi est mort en 15 jours ! Je me suis senti sale, honteux, laid, horrible et toujours aussi gros. Mon anorexie s'accéléra. Je voulais mourir sans violence et ne plus manger en était un bon moyen... En décembre 2008 je pesais 60 kg. J'avais perdu 60kg. Je souhaité me faire hospitaliser dans un sursaut de vie car ma soeur allait mettre au monde un bébé et je ne pouvais pas partir à ce moment. Malheureusement, même si à l'hôpital (que j'ai vécu comme une prison car on ne pouvait rien faire sans accord, comme par exemple boire un café) on m'a appris à manger de tout et de façon équilibrée, je n'ai évoqué que le mot inceste sans rentrer dans les détails. Je ne trouvais pas ça normal, je suis un monstre car j'aurais pu dire stop et mourir à la place ! En sortant de l'hôpital, j'ai joué la comédie pour être tranquille. J'ai appris à manger beaucoup pour ne pas grossir et fin février j'en étais à 54kg et j'en étais fier. J'étais mince et je ne pensais qu'à la nourriture. Tous les autres maux, je les avais oubliés. Puis fin mars, la boulimie à remplacer l'anorexie... Pourquoi ? Je n'en sais rien, mais actuellement à cause de la boulimie, j'ai repris 16 kg en 6 mois. Tout le monde me trouve en bonne santé, mais ça m'énerve car je ne vais pas mieux ! Mes crises s'intensifient, je n'ai quasiment plus d'ami, je suis célibataire alors que je rêve d'amour, mais en même temps, j'ai peur des femmes car c'est une femme qui m'a violé, qui m'a fait faire des choses horribles. J'ai enfin pu commence à en parler à ma psy, un an après que mes souvenirs se soient revenus en mémoire et je sais que si je ne parle pas, je vais gâcher encore plus ma vie, mais je me sens si coupable, si nul, si inutile que je me demande si ça  aurait un intérêt d'expliquer mes cauchemars dans lesquels je revis mon inceste toutes les nuits depuis que j'ai arrêté mon traitements médicamenteux car je ressemblais davantage à un légume qu'à un humain soi-disant intelligent ? Que dois-je faire, je suis perdu, même au niveau de ma sexualité, au niveau de ma propre image car je me déteste et s'il n'y avait pas ma ptite nièce, ma soeur et son fiancè, mon père et mes 3 amis, je ne serais plus là, même si l'idée est toujours dans la tête : à quoi ça sert de vivre pour souffrir ?


bonjour et bravo pour avoir poster ce douloureux temoignage.comme je comprend ce que tu vit c'est si dur quand tout revient a la surface ces souvenir enfuit qui resorte et qui font si mal.c'est si douloureux, cela nous torture la nuit et le jour, par ces images et ces cauchemars.les troubla alimentaire sont souvent des consequence de l'inceste, quand tu arrivera a te reconstruir psychologiquement ces trouble irons beaucoup mieux .je sais qu'en meme temps aujourd'hui tu souffre beaucoup mais tiens bon.

je tenais a te dire tu es nullement coupable, nul ou inutil je te jure que tu es bien loin de tout ca, tu es juste victime d'un horrible tabou familliale dont personne ta compris et pu te proteger.tu sais les enfants sont jamais coupable de se genre de chose donc tu n'es pas coupable, l'enfant es qu'un innocent qu'on profite de sa faiblesse, fragilité et innocence.

C'est l'adulte qui es le responsable, le manipulateur ou manipulatrice qui conscient de ce qui fait, qui es le mauvais , le nul, qui profite de toi sexuellement et c'est lui qui doit avoir honte de ce qui ta fait, meme en cas d'inceste familliale cela n'excuse nullement l'adulte, cela mettra du temps mais avec l'aide du psy , tu va te reconstruire psychologiquement du mal que l'on ta fait et tu comprendra que c'est pas toi qui es responsable de quoi que ce soit.

courage tu es sur la bonne voix meme si tu t'en rend pas encor compte, le chemin es long et difficil mais perd pas courage , je suis sur que tu arrivera a bout
La douleur et la souffrance sont des croix personnelles. On est toujours seul à les porter.

#2 Octobre 06, 2009, 01:40:44 PM Dernière édition: Mars 09, 2015, 09:44:01 AM par intime idée
L'inceste en general est tabou, mais l'inceste par une mere est completement tabou car personne ne veut croire qu'une mere puisse faire ca a son enfant. Malheureusement, ca existe, tu en es la preuve. J'ai connu d'autres victimes qui ont ete abuse(e)s par leur mere.

J'ai un article et temoignage sur le site a cette adresse
http://www.rayondesoleil.org/index.php?page=page4765
lien mis à jour en 2015

Ca doit etre tres dur pour toi de vivre avec un te passe. Tu as dit arrete tes medicaments. Peut-etre que tu pourrais en essayer d'autres qui ne te rendent pas comme un legume. Souvent il faut en essayer plusieurs avant de trouver le bon.

Parler aide beaucoup. Je te conseille de t'exprimer ici, raconter tes cauchemars, dire tout ce que tu ressens. Tu n'as pas a avoir honte, peur de nous choquer, nous sommes tous des victimes qui te comprennent.

Enfin, une note positive. Il est possible de guerir, beaucoup de membres ici en sont la preuve vivante, moi la premiere. Accroche-toi, continue a travailler sur ta guerison, et un jour, tu iras mieux, tu diras que tu es content d'etre toujours en vie.
Alex.

Bonjour crico.
Bienvenu et bravo pour ton témoignage!
Pas facile de trouver les mots qui réconfortent après pareil récit.
Même si nos parcours et nos bourreaux sont différents, et le fait que ce soit ta mère apporte une dimension à ton histoire encore plus difficile à surmonter.
Le meilleur des réconforts que je puisse t'apporter aujourd'hui est de répondre simplement au titre de ton sujet!
Oui, on peut se reconstruire et vivre (presque) normalement après, je suis là aussi pour en témoigner. Alors tiens bon, il y a toujours un espoir de lendemain meilleur, même si le périple pour y arriver ressemble souvent à un long calvaire. Courage!
" Les cicatrices nous rappellent d'où on vient, mais elles ne doivent nous dire où aller."

Oui on peut avancer , avec sa force et sa faiblesse à la fois ; apprivoiser tout ce qui s'est enclavé et remettre en mouvement notre désir de vie !
je sens en filigrane que tu as une sacrée puissance , ose partager et tu te soulageras du plus dur ; tu n'es pas seul .
heureux les coeurs purs ... ce long chemin

bonjour, tout d'abord je te dis bravo pour ton combat, et pour avoir eu la force de vivre jusque-la, en faisant tout pour t'en sortir. Evidemment que c'est extrêmement important que tu parles de ton histoire, de cet inceste atroce, de celui subi par ta mère aussi, de toute cette violence, pour t'en défaire. Tu n'y es pour rien dans cette histoire, et en plus, malgré tes souffrances, tu as choisi la voie de la vérité et du bon : tu as pris conscience de ce que tu avais subi, ce qui est déjà très dur, et tu as poursuivi dans ce chemin.
Tu es utile, doublement utile, car ta soeur doit savoir ce qui s'est passé, ses enfants aussi, plus tard. Grâce à ta thérapie, tu pourras purifier cette histoire familiale pour que cela ne se reproduise jamais plus. Mais le plus important pour le moment, c'est que tu te sentes mieux et que tu sois entouré, et aidé. On est là pour te soutenir !

Merci vraiment pour tous vos commentaires qui m'ont redonné un peu d'espoir car depuis avant-hier je suis à nouveau sous traitement, j'ai dû arrêter le travail tant ça m'obsède ! Mais, j'ai fait un premier pas en postant un sujet sur ce forum, comme ma psy me l'avait demandé, et un second il y a 3 jours. Mon père, qui ne sait plus quoi faire pour que j'aille mieux, a tenté de me faire réagir en me disant que je me complaisais dans ma misère. De colère, car c'est absolument faux, j'ai pris mon ordinateur, ouvert mon traitement de texte et j'ai détaillé un peu plus les circonstances de mon inceste. Même si je me suis senti honteux et monstrueux de faire lire cela à mon père, il m'a dit : "on va t'aider mon grand, je ne pensais pas que c'était à ce point, je n'ai rien vu...".  Mon père me soutient à nouveau, et j'entame une longue psychothérapie car il faut que je puisse enfin construire ma vie car j'ai tellement été dévalorisé tout le temps dans ma petite vie que je ne sais pas ce que je vaux réellement ! J'ai pourtant un très bon travail, je suis prof, et quelques amis qui savent (un peu car je ne suis jamais rentré dans le détail) et qui m'accompagnent encore...
Mais le problème que j'ai, c'est que j'ai l'impression d'être vraiment seul au monde, que personne ne comprend réellement à quel point je souffre de ne plus avoir de mère et que cette mère était un femme qui pouvait être à la fois un ange, mais aussi un monstre. Et je me sens monstrueux car je l'aime toujours et elle me manque.

Suis-je normal ?

En tout cas, vraiment merci, tous vos commentaires m'apportent un peu de réconfort et si j'ai le courage, je posterai la lettre que j'ai faite à mon père pour que vous puissiez comprendre ce que ma mère et moi avons fait...

WAHOU bravo d'avoir réussit d'avoir réussit a montrer un texte a ton pere, c'est une enorme etape et un super progres, c'est super.comment te sent tu maintenant apres lui avoir montré?
deja c'est bien il a montré de l'envie de t'appuyer c'est plus tot un bon signe.je comprend que ta mere puisse te manquer mais qu'elle te manque en tant que maman, comme une mere qui agirait normalement avec son enfant, avec des moment que tu pourrais partager avec elle et que malgres tout elle fait partie de ta famille mais que malheureusement elle a agit comme mere incestueuse et comme du coup un monstre et c'est cette partie que tu regrette pas et qui te fait malheureusement tant souffrir.on se sent vraiment seul et tres mal compris autour de nous, c'est parfois difficil pour les autre de nous comprendre, on souffre beaucoup et le fait de se sentir si mal compris, on se sent encor plus seul. c'est bien que tu es un peu en parler a tes collegue, c'est par lla voix de la parole que tu t'en sortira, tu sais tu n'as pas besoin de rentrer les detail, d'en parler c'est deja un grand pas, c'est bien qu'il d'essaye de t'aider un peu, mais c'est pas pour ca qu'on ce sent moins seul, mais courage ca viendra, et n'oublie pas que nous on es la des que voudra venir , n'hesite pas a venir nous faire part de ta souffrance et de tes peine, on sera te comprendre, je t'envoi plein penser positive
La douleur et la souffrance sont des croix personnelles. On est toujours seul à les porter.

#8 Octobre 11, 2009, 08:37:22 PM Dernière édition: Octobre 11, 2009, 08:39:54 PM par intime idée
Bonsoir crico; je suis content pour toi!
Tu es sur la bonne voie. Avoir réussi à te confier à ton père est quelque chose de bien.
J'imagine à quel point ça n'a pas du être évident, quand à sa réaction c'est extra!
Te savoir enfin compris et soutenu par un proche, c'est génial!
Tu sais son comportement précèdent envers toi était compréhensible, il ne comprenait pas ton mal-être, et voulait essayer de te "secouer" un peu pour que ça aille mieux. Je ne pense pas qu'il s'attendait à pareil découverte, ça à du lui faire un sacré choc, mais c'est le résultat qui compte.
En ayant Partagé ce fardeau avec lui, il te paraîtra moins lourd à porter.
Enfin tes sentiments envers ta mère son compréhensible et légitime.
Une mère reste et restera toujours une mère, aussi difficiles et douloureuses ont pu être les relations entre vous.
Elle devait elle aussi porter un lourd passé, et son addiction à l'alcool en était peut être une des raisons. Même si ça n'excuse en rien ses attitudes, ça aide à comprendre. L'alcool souvent donne l'illusion temporaire de courage, puis fait de vous, et encore plus de tout l'entourage des victimes.

Courage et comme dit panthéonne plein de pensées positives.
" Les cicatrices nous rappellent d'où on vient, mais elles ne doivent nous dire où aller."

oh non ce n'est pas monstrueux d'aimer sa maman , et qu'elle te manque est bien normal !
elle t'a apporté d'autres choses que les déviances et restera toujours dans ton coeur, on a tous besoin de parents intérieurs pour se construire !
il te faut démeler tout ça avec de l'aide et du temps hein ? Bravo d'avoir fait ce chemin vers ton père , tu es épatant  :)
heureux les coeurs purs ... ce long chemin

Bravo pour ton courage d'avoir montre cette lettre a ton pere. C'est un grand pas vers la guerison!

Ne dit pas" ce que moi et ma mere avons fait" Tu n'as rien fait, tu etais une victime. Ta mere t'a fait faire des choses horribles certainement, mais ne dis pas "ce que nous avons fait," dis "ce que m'a mere m'a fait faire."
Alex.

Merci vraiment pour tous vos encouragements... Je lis également les autres témoignages et je remarque avec horreur que beaucoup de personnes sont victimes d'abus de ce genre. Oui, j'ai dû faire des choses à ma mère, par obligation. C'était ça, ou mourir. J'ai choisi la vie à l'époque mais avec le recul, je le regrette. C'est pourquoi je dis que c'est quelque chose que j'ai fait avec ma mère car j'avais le choix de ne pas devenir un monstre. Je ne sais pas si vous comprenez où je veux en venir... ?

De plus, je vois très peu de garçons abusés par leur mère et j'ai l'impression que je suis encore plus bizarre.

Quant à ma mère, quand elle était dans ses états seconds, elle nous racontait, effrayée, qu'elle avait été violée par son père.

Pour essayer de m'en sortir, je continue la thérapie, et j'écris, j'écris vraiment beaucoup en ce moment car j'aimerais que tous les gens à qui je me suis confié (pour leur dire que ma mère me faisait peur et qu'elle était dangereuse) lisent mon manuscrit et comprennent qu'à cause de leur non action, je dois apprendre à me reconstruire psychologiquement. Je ne dois dire merci qu'à 3 amis, ma soeur et mon père car tout le monde m'a laché car ils me disent que j'ai de la chance d'avoir un travail. Comme si la vie n'était que le travail ? Je n'ai rien à côté, rien à part mon père (car mes amis et ma soeur vivent très loin de chez moi) et je me sens seul et perdu.

Grâce à ce forum, je me rends compte que des gens peuvent me comprendre et ça fait du bien...
Excusez-moi, mon discours est décousu car je parle sous le coup de l'émotion, car j'en ai marre, j'aimerai tout oublier à nouveau mais c'est dur. J'ai l'impression que mon combat pour m'accepter va être dur.

Merci beaucoup

moi aussi, j'avais le choix...

entre me laisser faire, sans rien dire, et faire ce qu'il me demandait ou m'abandonner et faire du mal à ma mère.

mais aujourd'hui, en tant qu'adulte, je me rend compte que ce n'est pas un vrai choix, surtout pour un enfant, qui ne peut rien dire, rien faire, qui fait confiance, aime, et a besoin d'être aimé même de façon perverse et malsaine.

je pense que pour toi, c'est pareil, ce n'était pas un vrai choix, juste une façon de te manipuler et de te rendre coupable, donc une manière aussi de s'assurer de ton silence.

en ce qui concerne le fait que tu sois un homme, je ne peux pas te dire grand chose, car je sais que l'inceste maternel, et plus encore sur un petit garçon est complètement tabou, encore plus que l'inceste "normal"

en tout cas, je me joins aux autres pour te féliciter de ton courage, d'avoir oser en parler, pour de vrai, pas seulement de façon vague (même si arriver à ça est déjà un grand pas)

tu avances à grand pas vers la guérison. accroche toi, le chemin est long, mais il en vaut la peine !
La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie
http://lesbijouxdeliliane.blog4ever.com/blog/index-446323.html

Salut Crico.
Que tu éprouves un sentiment de culpabilité, je pense qu'on est tous passé par là.
Moi aussi je l'ai éprouvé pendant longtemps en me disant que je n'ai jamais été menacé ni verbalement ni physiquement, donc à priori j'avais le choix de refuser ou/et de dénoncer.

Ces actes commis n'ont pas seulement des conséquences physique, mais bien avant tout psychologique. Il faut revoir ça dans le contexte et avec des yeux d'enfant.
Nous sommes bien des victime et il ne peut en être autrement, face à des adultes qui ont l'autorité, le savoir, en qui on doit le respect. Il est facile pour eux de nous emmener vers des actes déviants.
Il y a aussi l'affectif qui entre en compte, que ce soit vers ta mère, ou moi vers ma nounou qui comblait aussi un manque affectif que je ressentais face à des parents très pris par leur vie professionnelle.
Je sais à quel point un homme adulte éprouve des difficultés à admettre être, ou avoir été la victime d'une femme, un petit coté "macho/sexe fort" demeure dans notre éducation. Mais un enfant qu'il soit fille ou garçon n'a aucun moyen que ce soit physique ou intellectuel de se défendre face aux adultes, il ne peut que composer avec, se convaincre que pour sa survie comme pour son affectif il doit suivre.
Enfin quand tu dis:"je vois très peu de garçons abusés par leur mère et j'ai l'impression que je suis encore plus bizarre." C'est parce que tout comme moi tu crèves ici un tabou, c'est important de le faire pour montrer que ça existe et sans doute malheureusement bien plus qu'on ne pourrait le penser.


" Les cicatrices nous rappellent d'où on vient, mais elles ne doivent nous dire où aller."

Salut crico,
Je pense également que tu n'avais pas le choix, enfin pas un choix réel... C'est toute la perversité de cette situation te faire croire que tu as fait un choix alors qu'en réalité ce n'est pas le cas. Je peux juste ici te donner tout mon soutien pour te battre et te reconstruire.
Lorsque tu écris :
Citation de: crico le Octobre 12, 2009, 09:38:09 AM

De plus, je vois très peu de garçons abusés par leur mère et j'ai l'impression que je suis encore plus bizarre.

je ne sens pas quelqu'un de bizarre, je sens quelqu'un au courage exceptionnel pour oser briser un tabou, et je t'admire pour ce courage.