L'enfant de personne

[maxou]

Ce film a été diffusé hier soir sur France 2 et est disponible en replay sur france.tv. Il met en lumière les défaillances de l'ASE au niveau de la "protection de l'enfance". Il s'agit d'un film choc, qui nous met face à des situations auxquelles ces enfants sont confrontés au quotidien.

Une séquence en particulier, bien qu'elle ait été brève, m'a terriblement affecté, je ne la connais que trop bien...

[intime idée]

Merci du partage Maxou.

https://www.france.tv/series-et-fictions/telefilms/2882457-l-enfant-de-personne.html

Voici le lien vers le replay, il sera disponible jusqu'au  07.01.22.

Veux tu évoquer cette séquence qui trouve écho en Toi ?
Si c'est trop tôt ou trop difficile, ne force surtout pas les choses,
prends ton temps, vas à ton rythme...

Bon courage.

[maxou]

Merci d'avoir partagé le lien, je n'y ai pas pensé en postant mon message.

Il y a tellement ce censure à la télé que je suis très étonné qu'ils aient pu diffuser un film aussi trash, de plus sur l'une des chaînes les plus regardées. Si ce film permet à l'avenir d'améliorer la situation des enfants placés, alors c'est une bonne chose.

Je n'ai jamais été placé, je ne connais pas la vie dans des foyers ou des familles d'accueil, mais j'ai su me mettre à la place du môme à chaque instant, et j'ai partagé ses craintes. J'aurai sans doute eu les mêmes craintes si j'avais été à sa place. J'ai beaucoup de chance d'avoir eu du monde autour de moi pour m'aider à me construire, je leur en serai toujours reconnaissant.

Des émotions se sont fait ressentir durant tout le film, mais cette séquence a été particulièrement difficile à regarder, c'est vraiment la pire chose qu'on puisse faire. Mais ça m'a permis de comprendre aussi la manière dont les autres peuvent percevoir les choses, puisque d'un œil extérieur, je l'ai perçue de la même manière. Sauf que mon vécu me permet de comprendre, ceux qui ne l'ont pas vécu ne peuvent véritablement pas comprendre.

Je suis très sensible à la notion de justice, et ce film met en lumière toute l'injustice que doivent subir ces enfants. Ca aussi c'est très difficile, mais c'est nécessaire. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi le monde est comme ça, la vie pourrait être tellement plus agréable si les services compétents arrêtaient de faire semblant de ne rien voir.

L'éducation devrait être une priorité, et ce dès le plus jeune âge. Un jeune non éduqué est un jeune perdu d'avance, qui ne fera que des conneries toute sa vie, tout ça parce que personne n'aura voulu s'interroger sur son mal-être (c'est toujours plus facile de juste se dire que c'est de sa faute). Multiplié par le nombre de jeunes concernés, ça finit par déséquilibrer toute une société, constat que je fais tous les jours.

Pour ceux qui ont eu la chance d'avoir été éduqués (c'est déjà dramatique de se dire que c'est une chance), on est confronté en permanence à une forme d'injustice, qui semble bien entretenue par les pouvoirs publics. Dans un pays où l'on ne cesse de prôner les droits et les devoirs de chacun, la justice devrait être une priorité. Au vu de la situation actuelle, il n'est pas normal qu'encore en 2021, à l'approche de la présidentielle, aucun candidat n'en fait campagne.

J'ai finalement évoqué plus de choses que prévues, mais quitte à parler de mon ressenti, c'était autant aller jusqu'au bout.

[intime idée]

Merci à Toi d'avoir partagé tes ressentis.

Hier après midi c'était le thème sur la radio "France bleu breizh izel" suite au documentaire de la 2.
Des auditeurs réagissaient et venaient aussi témoigner par téléphone, à leur tour,
des nombreuses injustices vécues quand ils étaient eux même, enfants de l'assistance publique.

C'était très émouvant, je n'ai pas encore vu le documentaire lui même,
mais ce débat m'a encore plus donné envie d'aller le voir...

Ce soir si je ne suis pas trop ko. en rentrant du boulot...

A la radio un psy intervenant au débat disait que actuellement les 2/3 des sdf en France,
étaient des enfants issus de la DDASS 
Il y a très clairement urgence à faire quelque chose pour eux aussi .

[maxou]

Ce qui m'a aussi pas mal choqué dans le film, c'est de voir que les éducateurs règlent les problèmes de comportement à coup de médocs, alors qu'ils sont censés être des professionnels de l'enfance. Sauf qu'une fois que ces jeunes, une fois majeurs, sont lâchés dans la nature, qu'est-ce qu'il leur reste pour s'en sortir ?

1/4 des enfants de l'ASE (anciennement la DDASS) finissent SDF, mais ça tout le monde s'en fiche, le débat qui a eu lieu juste après le film l'a encore démontré. La situation n'est donc pas prête de changer...

[intime idée]

J'ai regardé le replay hier soir,
bien fidèle à l'image que j'ai des services sociaux.

Ils ont le mérite d'exister, c'est mieux que rien,
mais c'est comme presque tout désormais en France, manque de moyens, donc de personnels,
lourdeurs administratives et immobilismes...

Les enfants devraient avoir le droit à un avocat pour défendre véritablement leurs droits, être entendus,
ça n'éviterait pas de nombreuses injustices, mais éviterait quand même nombres de vies ou tout s'enchaine de travers...

Cesser de répondre à la violence par la violence,
essayer d'en comprendre les véritables raisons,
chercher des solutions...

On peut toujours faire mieux,
mais rarement avec des gens au bord du "burn-out",
ce monde est gangréné par l'argent,
tant qu'il sera plus important que les vies rien ne fonctionnera bien,
à mon humble avis qui n'engage que moi....

Pour l'usage des médocs,
il s'est totalement banalisé presque partout en France,
la camisole chimique est de rigueur aussi dans les HEPAD ,
j'ai été plus que choqué de voir une mamie de mon quartier,
placée en HEPAD sur avis médical contre son gré suite à une chute dans les escaliers de son logement,
y devenir un "légume" grabataire au dernier degré en moins d'une semaine...
J'avais pensé que c'était la cause du déracinement de sa maison, de la perte de ses habitudes,
un trop grand chamboulement à un âge ou l'on ne sait plus s'adapter...

C'est une infirmière qui un an plus tard, le jour de son décès,
me chuchota honteuse, que son état était justement dû aux médicaments...

Je m'étonnais en effet qu'elle s'était nettement améliorée une semaine avant son décès.
L'infirmière m'avait répondu que c'était logique,
elle était très lourdement sédatée car réfractaire à la vie en HEPAD depuis le début,
ils venaient de diminuer son traitement depuis dix jours pour lui rendre un peu plus de facultés cognitives et de qualités de vie...

Merci du partage,
je serais passé à coté de ce film poignant sans Toi.