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Un forum pour les victimes d'abus et de violence

J'ai 30 ans, je suis l'avant dernière d'une fratrie de 6, ou plutôt de 7.
Mes parents ont adopté un garçon quand j'avais 9 ans, il en avait presque 12.
ça a commencé dans sa chambre, j'étais assise à côté de lui, il a posé sa main sur mon sexe en me disant que ce n'était pas grave, que tout le monde le faisait, que c'était normal ... C'est allé crescendo jusqu'à mes 12 ans je crois. Il me caressait dès que nous étions seul, il m'appelait dans sa chambre me demandais de baisser mon pantalon et de m'allonger, puis je devais le toucher, le masturber ... la première fois que je l'ai masturbé j'ai cru lui avoir fais mal quand il a éjaculé, je m'en suis voulu ... un jour il m'a demandé de lui faire une fellation en pretextant que c'était la même chose que quand il me sucait les seins, j'ai eu peur et j'ai refusé, je l'ai évité par la suite, mais il arrivait quand même à trouver des moments où on était seul, dans la salle de bain où il se masturbait contre mes fesses, j'étais coincée entre le lavabo et lui ... Je ne sais pas exactement quand ça s'est arrêté.
Par la suite j'ai eu des petits amis avec qui je pratiquais le peeting de manière régulière, sans en retirer grand plaisir.
J'avais presque 14 ans quand je suis sortie avec un stagiaire à mon père, un Pakistanais de 24 ans avec qui j'ai toujours eu la sensation d'avoir eu une relation "correcte", la correction pour moi c'est de ne pas me pénétrer :-(
à 15 ans et demi, je suis sortie avec un garçon et j'ai eu envie d'aller plus loin avec lui, alors j'ai voulu avoir une véritable relation sexuelle (j'avais 16 ans), j'étais d'accord, mais il n'arrivait pas à "entrer" ça me faisais mal, j'ai pris peur et je lui ai demandé d'arrêter, il n'a pas voulu, j'ai commencé à me débattre et à crier, il m'a mis un coussin sur la tête en me disant qu'il allait m'amener au 7ème ciel et à forcé ... J'avais peur, mal mais surtout j'étais en colère, dans une rage, j'aurais voulu lui eclater la tête.
Je suis restée chez moi sans sortir du tout pendant un certain temps, puis un jour je suis sortie et je n'ai plus arrêté, dès que je pouvais, je sortais, c'était comme une drogue, j'allais avec des hommes que je ne connaissais pas toujours et je les masturbais ou leur faisait des fellations, tout pourvu qu'ils ne me touchent pas. ça me rendait rendait triste et en colère de le faire, mais je continuais parceque forcément ça devait finir comme ça, ils voudraient quelque chose que je ne voulais pas leur donner, alors je prennais les devant.
J'avais un "régulier" qui avait 36 ans, le barman du bar où je trainais, comme pour le pakistanais, j'ai toujours eu l'impression qu'il était gentil avec moi, je me sentais en sécurité avec lui, il n'aimait pas me voir partir avec d'autres parcequ'il savait ce que ça voulait dire, il n'arrêtais pas de me dire qu'il fallait que j'arrête ça, pourtant il me demandais exactement la même chose...mais je l'aimais bien et je crois (croyais ?) qu'il m'aimait beaucoup aussi.
J'ai continué comme ça jusqu'à ce que je rencontre un garçon de qui je suis tombée follement amoureuse, c'était la première fois que ça m'arrivait, j'étais enfin bien avec un garçon et j'ai accepté de faire l'amour avec lui :-) ... je suis tombée enceinte de lui (je l'ai su le jour de mes 18 ans), il m'a largué et j'ai décidé de garder le bébé pour une bien mauvaise raison, j'ai vu en lui une porte de sortie ...
Aujourd'hui, j'ai 30 ans et 3 enfants. Je suis entrain de me séparer de mon mari à qui je n'ai jamais rien dit.
J'avais l'impression d'être relativement équilibrée, bien dans ma peau, avec quelques névroses, mais qui n'en a pas, avec des problèmes de santé dont on ne trouve pas l'explication, bref rien de bien extraordinaire. En juillet dernier, j'ai entrepris d'en parler à quelqu'un parceque j'en ressentais le besoin, j'ai choisi d'en parler à un homme en qui j'ai toute confiance, on en a beaucoup discuter, il m'a donné un regard d'adulte là où je n'avais encore qu'un regard d'enfant, je me rends compte de beaucoup de choses et là où je ne voyais que des évenements isolés, je découvre un lien.
Je me sens trés mal aujourd'hui, bien plus mal qu'avant, je n'arrête pas d'y penser, je me dis que c'est un mal pour un bien, mais pour le moment je ne vois qu'une chose, je suis malade de tout ça.

ma pauvre :(

je ne sais pas quoi te dire, j'espere quand même que tu accepteras un petit mot gentil d'encouragement, je comprends un peu le cheminement que tu as vécu, parfois moi aussi je me suis enfermé dans des comportements autodestructeurs pour me cacher la vérité.

courage

Bonsoir Alexia !

Je comprends que tu te sentes si mal, car tu a garder ta souffrance sans en parler pendant trop longtemps et maintenant elle est trop lourde à porter et tu t'épuise ! Alors tu commence à en etre malade, mais c'est légitime, car je pense que personne ne peut garder une telle souffrance toute sa vie , à part peut etre quelques exceptions, et à ces victimes là je leurs tire mon chapeau!
Je pense que tu devrai consulter un psychologue , si ce n'est pas encore le cas ! Je ne vais pas te mentir, car ma devise est la franchise!
Tu dois te soigner en suivant une thérapie si tu le veux évidement , mais je pense que tu ne pourras continuer comme ça longtemps! Je parle en connaissance de cause , et d'autre pourrons te le confirmer! Je ne veux pas te faire peur, mais c'est un travail de longue halaine de se reconstruire! Et si on ne le fais pas, ben on plonge de plus en plus!

Je ne sais pas trop quoi te donner comme conseils, car moi meme en ce moment je ne suis pas très bien , donc espris confu , et en vrac!

Mais je te donne de mon énergie pour continuer ton combat si tu décide de te battre pour sortir de ton enfer! Tu peux venir écrire autant que tu le veux, ici ni critiques, ni jugement, que du réconfort, de l'écoute et du soutien!

Je t'embrasse et courage tu as déjà fais un énorme pas en postant ton témoignage !

Bisous!

Petus!

Alexia


Je comprend pourquoi tu souffres mais il est vrai qu'on ne peut pas garder notre secret éternellement, à un moment il est beaucoup trop lourd à porter.
Je pense aussi que tu dois te faire aider par une psychologue ou psychiatre car les personnes qui arrivent à s'en sortir seules ne doivent pas être très nombreuses.
Moi c'est la thérapie qui m'a aidé à m'en sortir et à comprendre le pourquoi des choses. Bien sur cela n'est pas toujours facile et parfois long mais il y a des résultats.

Alors courage et ici nous te donnerons la force d'avancer.
Martine

bonjour alexia et bienvenue parmi nous

je comprends pourquoi tu eprouves une telle souffrance actuellement :cry:  :cry: j'espere que tu arriveras a trouver la force parmi nous d'en parler et surtout d'accpeter de te liberer de ce que tu as garde enfoui en toi depuis tant d'annees

je suis tres triste de ce que tu as vecu et je comprends tes agissements avec les hommes a un epoque pour les avoir vecu  :cry:  :cry:

je t'entoure de toute mon affection et te souhaite bon courage
pretty

Bonsoir Alexia,

je tenais à te dire que ton témoignage est bouleversant et que je te félicite d'avoir eu le courage et la détermination nécessaires pour l'écrire puis le publier.

Je pense (et les témoignages que je lis ici me confortent dans mon opinion) que c'est la bonne voie, celle qui mène vers un autre équilibre, un équilibre qui te rendra plus tranquille et plus sereine.

Georges

kikoo
jetenais a te dire que comment tu as reagis est normal cest une facon de s autodetruire  je crois personellemeent que chaquun dentre nous le fais a ca facon  ce que tu as vecu cest dure :cry:  surement qu en parler te libera un peu  je ty encourage  :D  ne lache pas tu merite bcp de bonheure et joyeux noel en passant  :)
gros gros bisou

Bonjour à tous,

Je me décide enfin à répondre ... En fait je ne sais pas quoi répondre, je commence tout juste à prendre conscience des choses telle qu'elles sont réellement et j'ai énormément de mal à les accepter.
Accepter que ma vie affective et sexuelle a été entièrement "guidée" par ce que j'ai vécu est difficile, parceque je me rend compte que je n'ai pas été maître de moi dans ce domaine. La honte et la culpabilité est toujours présente et j'éprouve énormémement de difficultés à parler de vive voix à mon compagnon de tout ceci, je me sens plus à l'aise avec l'écrit parceque je ne vois ni ne vis sa réaction "en live".
Puis à force de chercher d'essayer de me rappeler, j'ai parfois l'impression de me rappeler de choses qui ne sont jamais arrivées, j'ai du mal à faire la part des choses et ça me perturbe  :(

Voilà, je vous remercie tous d'être là pour aider les autres parceque c'est quelquechose qui m'est impossible pour le moment .

Alexia

Ma Chère Alexia,
En effet tout ce que tu as vécu démarre de la première agression avec ton frère adoptif. Tu es restée bloquée sur cet âge et ce conditionnement. En somme comme l'enfant que tu étais tu prenais ce que t'apprenaient les grands pour la réalité et la normalité. Tu as donc continué, conditionnée par cette enfance, et comme toutes les victimes de viols tu es restée en effet la petite fille coupable et honteuse de ce qu'elle a subi. Tu es comme toutes les victimes. Personnellement j'ai parlé à 46 ans et j'ai fait une longue psychothérapie douloureuse mais bénéfique, à présent j'ai compris le conditionnement de mon agresseur, et que je m'autodétruisais psychologiquement et physiquement par de graves maladies, dont une qui est restée une séquelle : une invalidité dorsale très grave. Mais je n'ai plus honte ni ne me sens plus coupable. je vis enfin heureuse.
Alors le premier conseil que je te donne c'est de parler ne plus rien cacher autour de toi en faisant une psychothérapie c'est la seule solution à mon avis pour sortir de cet enfer.
Tu peux aussi te confier ici tu trouveras toujours de l'aide mais il faut malgré tout franchir le pas et rompre le silence auprès d'une psychologue.
Courage tu peux y arriver, ne suis-je pas un exemple encourageant ?
Je t'embrasse très fort
Bernadette

Chère Alexia,

Je comprends tellement ce que tu ressens. J'ai vécu le premier abus environ au même âge. Aujourd'hui, j'ai des problèmes sexuels, je ne parviens pas à me laisser aller avec mon ami, et j'en suis arrivée à la conclusion que je ne veux plus rien faire. Il ne comprend pas trop même s'il connait mon histoire. C'est difficile pour lui car je ne parviens pas à lui expliquer ce que je ressens. Nous sommes donc dans une impasse en ce moment et je me dis que je devrais peut-être me laisser faire de temps en temps pour ne pas que cela s'envenime, jusqu'à ce que je puisse enfin lui parler, ou me laisser aller (mais pour ca je pense qu'il faudra bcp de temps car je viens à peine de commencer une thérapie). Bref, je ne sais pas trop où j'en suis, je suis en train de m'enfoncer. Mais je suis combattive, je ne vais pas me laisser aller, ne fut-ce que pour mes enfants.

Courage je suis avec toi !

Bisous bisous
Djess
Belgique

Chère Alexia,

Je comprends tellement ce que tu ressens. J'ai vécu le premier abus environ au même âge. Aujourd'hui, j'ai des problèmes sexuels, je ne parviens pas à me laisser aller avec mon ami, et j'en suis arrivée à la conclusion que je ne veux plus rien faire. Il ne comprend pas trop même s'il connait mon histoire. C'est difficile pour lui car je ne parviens pas à lui expliquer ce que je ressens. Nous sommes donc dans une impasse en ce moment et je me dis que je devrais peut-être me laisser faire de temps en temps pour ne pas que cela s'envenime, jusqu'à ce que je puisse enfin lui parler, ou me laisser aller (mais pour ca je pense qu'il faudra bcp de temps car je viens à peine de commencer une thérapie). Bref, je ne sais pas trop où j'en suis, je suis en train de m'enfoncer. Mais je suis combattive, je ne vais pas me laisser aller, ne fut-ce que pour mes enfants.

Courage je suis avec toi !

Bisous bisous
Djess
Belgique

encore kikoo ma tite alexia  :D
je suis passé te dire de continuer et de ne pas lacher  :lol:  :lol:  test vrement qqn de genial  oh je me base pas sur grand chose mais jen suis sure l aide que tu apporte au autre et tous . continue on tadore
bizou xxxxxxx

Alexia

Moi aussi je t'encourage à continuer, je te conseil aussi de te faire aider par une psychothérapeute ou un psy.
C'est comme ça que je m'en suis sortie, c'est pas toujours facile et parfois long mais je pense qu'on peut tous s'en sortir.
Alors courage et quand ça va pas viens ici il y aura toujours quelqu'un pour te répondre.

Djess

Je comprend ce que tu vis car c'est ce que je vis en ce moment et je pense la même chose que toi. Même si pour moi les choses ont beaucoup progressées, il en reste encore une et elle est de taille. J'espère avoir un jour le courage de parler de cette fin d'année.

Bisous à toutes les deux
Martine

Bonjour,

J'ai décidé de suivre vos conseil et celui de mon ami, dès demain, je prends rendez vous avec un Psy, ça fait partie de mes bonnes résolutions de l'année  :)
Il y en a une liste impressionnante, comment choisir ? Je serais tenté de choisir un nom qui me plait, je ne suis pas sure que ce soit le bon moyen mébon, pour le moment c'est le seul que j'ai  :D

J'y avais déjà pensé plusieurs fois, mais au moment de passer à l'acte, j'"oubliais" ... C'est une chose de le dire, une autre de le faire. Mais le fait d'avoir pu en parler une première fois à mon ami puis à vous à débloqué quelquechose ... Il me reste un problème à régler ... passer de l'écrit à l'oral, je me suis rendu compte que ce n'était pas si simple que ça...

Mais je suis motivée ! Haut les coeurs et Bonne année à tous :) (pour moi, elle sera déterminante)

Bonjour Alexia,

c'est vraiment une excellente résolution! Je te félicite de ce courage.

Puis lors de ce travail, garde en tête que ton thérapeute n'est pas là pour te juger mais pour t'aider. :)

Tu nous tiens au courant ?

Georges